vendredi 30 août 2013

Last call...

Les libellules ont la vie courte. Chaque journée minute compte, surtout en fin d'été.


Un vieux couple d'Aeschne constrictor (Aeshna constricta). Parc du Lac Leamy, 29 août.

Le mâle a les ailes déchirées et la face "poquée".

La femelle a les ailes et les cerques endommagés.

Elle a peut-être brisé ses cerques en pondant dans un billot de bois ou une tige coriace? 

La Voluptueuse (Libellula incesta). Parc du Lac Leamy, 29 août.


Sympétrum tardif (Sympetrum vicinum). Parc du Lac Leamy, 29 août.


Sympétrum éclaireur (Sympetrum obtrusum). Deschênes, 30 août. Ouf.




mardi 27 août 2013

Rivière des Outaouais en kayak

Hier et aujourd'hui, j'ai visité la rivière des Outaouais, en aval des rapides Deschênes (secteur Aylmer). La rivière forme ici de grandes baies marécageuses séparées par des pointes rocheuses. La baie que j'ai explorée est connue localement comme la "baie Simard".

J'ai visité ce site régulièrement depuis le début de la saison. Pour la première fois, j'ai utilisé un kayak, ce qui m'a permis d'explorer la zone de végétation flottante dans sa partie la plus profonde. J'y ai fait des observation assez "ordinaires"...mais après tout, c'est aussi ça, un inventaire! 

J'ai donc vu, les 26 et 27 août, entre 12h-14h, par temps chaud et humide avec ciel voilé:

L'Agrion vertical (Ischnura verticalis)- innombrables individus matures, immatures et émergences
L'Agrion exilé (Enallagma exsulans)- nombreux couples en reproduction 
L'Agrion enivré (Enallagma ebrium)- 1 mâle capturé et relâché
L'Agrion des scirpes (Enallagma carunculatum)- 1 mâle capturé et relâché
L'Argie svelte (Argia moesta)- nombreux couples en reproduction
l'Aeschne constrictor (Aeshna constricta)- 1 mâle capturé et relâché
La Lydienne (Libellula lydia)-10+ mâles matures
La Gracieuse (Libellula pulchella)-50+, ponte
La Mélancolique (Libellula luctuosa)-30+
Le Sympétrum éclaireur (Sympetrum obtrusum)- 10+ couples en reproduction
Le Sympétrum tardif (Sympetrum vicinum)- 20+ couples en reproduction
L'Érythème des étangs (Erythemis simplicicollis)- nombreux
La Pachydiplax (Pachydiplax longipennis)- nombreux, pontes.
La Périthème délicate (Perithemis tenera)- 1 seul mâle
La Célithème géante (Celithemis eponina)- 2 (sexe indéterminé)


Érythème des étangs (Erythemis simplicicollis) mâle et Lydienne (Plathemis lydia) mâle. Deux espèces qui aiment se percher au sol ou sur les roches.

Pachydiplax (Pachydiplax longipennis) mâle sur une fleur de nénuphar. Une espèce qui aime se percher sur les tiges.

Agrion exilé (Enallagma exsulans). Nombreux couples sur les feuilles flottantes de nymphéa.

Sympétrum tardif (Sympetrum vicinum) en reproduction sur les berges.

Aeschne constrictor (Aeshna constricta) mâle en chasse sur les berges. Les Aeschnes semblent peu abondantes cette année.
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Quelques photos du paysage:

Salicaire pourpre et Lobélie du cardinal: beauté exotique vs beauté indigène. Ça fait presque mal aux yeux. La ville d'Ottawa en arrière-plan.
Grande baie marécageuse de la rivière des Outaouais, tout juste en aval des rapides Deschênes (Gatineau, secteur Aylmer). Depuis l'eau jusqu'à la terre ferme, on observe la séquence végétale classique: végétation immergée,  flottante, émergée, herbacée, arbustive puis arborée. 

Les Sympétrum pondaient en nombre sur cette berge. 

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Ayant visité ce site très régulièrement cet été, j'ai pu observer à quel point la saison y est tardive comparativement à d'autres sites de Gatineau. Ce n'est que cette semaine que les Pachydiplax sont arrivés en force. Probablement en raison de la crue qui s'est éternisée et de l'eau qui a mis beaucoup plus de temps à se réchauffer ici que dans les marais peu profonds. 

Un autre phénomène que j'ai observé, mais que je ne m'explique pas: lorsque l'eau a retrouvé son lit en début de saison, toutes les baies marécageuses se sont trouvées recouvertes d'un épais tapis d'algues vertes fluo. Ce tapis a très graduellement disparu. 

Quelques photos qui montrent la baie où j'étais, connue localement comme la "baie Simard", au fil de la saison:


24 mars.  Pêche sur la glace.
8 avril. Les abords des rapides sont libérés des glaces, mais la baie, visible en arrière-plan, demeure prisonnière.


17 mai.  Le niveau d'eau est très haut.



13 juin. Encore dans la flotte.

9 juillet. La rivière est revenue dans son lit...mais les berges sont couvertes d'algues.





mardi 20 août 2013

Petites observations dans Deschênes

De retour de vacances, j'ai fait le tour de 4 sites intéressants du quartier de Deschênes, dans l'ouest de la ville de Gatineau (secteur Aylmer). Je me suis promenée dans les marais (l'un permanent en milieu ouvert, l'autre temporaire en milieu forestier) aux abords de la rivière des Outaouais (un site en amont des rapides Deschênes, l'autre en aval).

Je n'ai pas observé de nouvelles espèces, par contre j'ai fait plusieurs petites observations intéressantes:

Leste à forceps en ponte

Dans le marais Lamoureux (étang peu profond en milieu ouvert), j'ai observé des femelles de Leste à forceps (Lestes forcipatus) en train de pondre. En examinant la photo de plus près, j'ai remarqué une série de petits "points de couture" le long de la feuille de Rubanier à gros fruit. La femelle y a inséré ses oeufs grâce à son ovipositeur particulièrement développé:

Leste à forceps (Lestes forcipatus) femelle en ponte dans un Rubanier à gros fruits.

Leste à forceps (Lestes forcipatus) femelle qu'on reconnait à son ovipositeur, le plus gros de tous les Lestes.


Leste à forceps (Lestes forcipatus) mâle. Très, très semblable au Leste disjoint (Lestes disjunctus); il faudra d'ailleurs que je réexamine toutes les photos et spécimens que j'ai précédemment identifiés comme étant des Lestes disjoint. Il est fort possible qu'il y ait des Lestes à forceps dans le lot. 


Leste élancé (Lestes rectangularis) en ponte

J'ai observé plusieurs femelles de Leste élancé en ponte, et ce dans des habitats et des plantes diverses. Cette espèce semble très répandue dans la région et assez flexible pour ce qui est de l'habitat, en autant qu'il y ait de la végétation temporairement immergée. C'est la demoiselle dominante dans les milieux ombragés ces temps-ci. 

Leste élancé (Lestes rectangularis) en ponte dans une tige de Pondétérie cordée, près de la rivière des Outaouais


Leste élancé (Lestes rectangularis) en ponte dans une tige de Patience verticillée, dans un marécage forestier


Anax précoce (Anax junius) en émergence

Depuis le début du mois d'août, je trouve des exuvies d'Anax à chacune de mes visites au marais Lamoureux.  Presques toutes sont sur des feuilles de Rubanier à gros fruits. Le 20 août, j'en ai trouvé 7 sur une section d'environ 10m de berge que j'inspecte régulièrement depuis le début de la saison. Je ne dirais pas qu'il s'agit d'une émergence massive, mais c'est mon meilleur "score" pour les Anax jusqu'à présent.

Ces énormes exuvies proviennent de libellules ayant été pondues au printemps par des parents migrateurs. Elles ont donc atteint la taille respectable de 5 cm et plus en moins de 3 mois!

Exuvie d'Anax précoce (Anax junius) sur un fruit de Rubanier à gros fruits

Anax précoce (Anax junius) femelle qui vient tout juste d'émerger du marais Lamoureux (10 août). Elle partira vers le sud en même temps que les oiseaux.


Sympétrum rubigineux (Sympetrum costiferum)

J'ai vu cette espèce pour la première fois le 10 août, dans la rivière des Outaouais. Il semblait y avoir une petite population d'au moins une trentaine d'individus dans une zone de joncs en amont des rapides Deschênes. Le 20 août, je n'ai vu que 3-4 individus, dont un accouplement. Je n'ai pas vu cette espèce ailleurs qu'ici.

Sympétrum rubigineux (Sympetrum costiferum) mâle dans une posture caractéristique de cette espèce. Contrairement aux autres espèces de Sympétrums du coin, celui-ci patrouille au dessus de l'eau et défend agressivement son territoire. 

Sympétrum rubigineux (Sympetrum costiferum) mâle

Sympétrum rubigineux (Sympetrum costiferum) mâle. C'est sur cette photo qu'on voit le mieux les nervures jaunes du bord antérieur des ailes, qui sont la caractéristique de cette espèce.


Femelles confondantes

Au bord de la rivière des Outaouais, il y a des centaines, peut-être des milliers d'Argies sveltes (Argia moesta). La plupart des femelles que j'ai vues étaient plutôt brunes. Quelques unes, comme celle-ci, sont d'un joli bleu. Un examen minutieux est requis pour les différencier de la 'Blue-fronted Dancer' (Argia apicalis), une argie que nous n'avons pas encore vue au Québec, mais on ne sait jamais, vaut mieux garder l'oeil ouvert... 


Argie svelte (Argia moesta) femelle, forme bleue. 


Le 20 août, j'ai vu une Aeschne dans un arbuste, non loin de la rivière des Outaouais, tout juste en aval des rapides Deschênes. J'avais cru d'abord qu'il s'agissait d'un mâle. Ce n'est qu'en regardant la photo de plus près que j'ai remarqué que, malgré les caractères typiquement masculins (couleur bleue éclatante, taille de guêpe, longs cerques), il s'agissait bel et bien d'une femelle:

Aeschne à tubercules (Aeshna tuberculifera) femelle

L'Aeschne à tubercules (Aeshna tuberculifera) femelle ressemble à s'y méprendre au mâle de la même espèce. Elle en possède non seulement l'apparence, mais aussi le comportement. Il paraît que c'est une stratégie pour éviter le harcèlement par les mâles...



Exuvies de Gomphes

En terminant, un mot sur les exuvies de Gomphes au bord de la rivière des Outaouais. Bilan du 20 août: une petite dizaine d'exuvies de Gomphe marqué (Stylurus notatus) et puis c'est tout. Il est bel et bien fini le temps où j'allais ramasser des exuvies au bord de la rivière avec un pot de yogourt de 1 litre!



mercredi 7 août 2013

Les libellules de mon jardin

La plupart du temps, c'est moi qui vais aux libellules. Quelques fois, ce sont elles qui sont venues à moi...

Voici la liste des libellules et demoiselles qui m'ont visitée, chez moi, au courant de l'été. Plusieurs étaient des immatures, surtout des femelles, mais aussi quelques mâles matures à l'occasion. Certains ont été présents tout au long de l'été, d'autres n'ont fait qu'une petite visite en passant. La plupart étaient soit dans le potager, soit dans le "pré fleuri" (ou champ de mauvaise herbes, tout dépendant du point de vue):

*Aeschne à tubercules (Aeshna tuberculifera)
*Gomphe épineux (Dromogomphus spinosus)
Quadrimaculée (Libellula quadrimaculata)
Lydienne (Plathemis lydia)
Gracieuse (Libellula pulchella)
Mélancolique (Libellula luctuosa)
*Érythème des étangs (Erythemis simplicicollis)
Sympétrum éclaireur (Sympetrum obtrusum)
Sympétrum intime (Sympetrum internum)
Sympétrum tardif (Sypetrum vicinum)
(*:Visiteurs très occasionnels)

...et l'été n'est pas encore fini!

Gomphe épineux (Dromogomphus spinosus), le 11 juillet à l'heure du thé. Je ne l'ai vu qu'une seule fois ici.

Aeschne à tubercules (Aeshna tuberculifera), le 5 août en fin de journée. Cette aeschne chassait  très haut dans le ciel. Elle s'est posée quelques instant dans l'épinette devant la maison, puis est repartie vers les hauteurs. J'ai vu des aeschnes à quelques reprises ces temps-ci, mais c'était la première fois que j'avais la chance d'en voir une d'assez près pour l'identifier (avec l'aide du groupe facebook Northeast Odonata...).
La lydienne (Plathemis lydia), ma plus fidèle libellule. J'en ai toujours eu au moins une autour de la maison, et ce depuis le tout début de la saison. Elles affectionnent particulièrement mon potager. Celle-ci captait les derniers rayons du jour, le 6 août.


Une autre résidente de mon jardin: le Sympétrum tardif (Sympétrum vicinum). Celle-ci est une femelle immature. On pourrait voir cette espèce jusqu'aux premiers gels et même au-delà.
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Quelques fois, j'ai ramené des larves libellules chez moi dans le but de les faire émerger. Pour ce, j'ai installé un petit laboratoire dans la cour. Ces expériences ont toutes échouées. Mauvaises conditions? Support d'émergence inadéquat? Je ne sais pas. S'il y en a parmi vous qui ont des conseils, je les prendrais avec plaisir.


Ma première expérience: La larve provenait du marais Lamoureux (Gatineau, secteur Aylmer, quartier Deschênes). Nous l'avions appelée Bernadette (Libellula sp.). Un jour, je l'ai trouvée morte au fond de l'aquarium. Par la suite, j'ai mis une autre larve de Libellula dans le plus grand aquarium, en compagnie de petits poissons, têtards et divers invertébrés aquatiques (expériences des enfants). Elle a tout simplement disparu.







J'ai essayé un autre type de plat d'émergence avec l'Aeschne capturée le 26 juin (Boyeria grafiana? identification à vérifier). Le 11 juillet, elle a grimpé sur la tige...



...Le 12 juillet, elle a plutôt essayé la roche. Puis je l'ai trouvée morte au fond du plat. Ceci a été ma dernière tentative.

Je conclus pour l'instant qu'il est plus simple d'attirer les libellules chez soi plutôt que de les y faire émerger.

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Pour attirer les libellules: un maximum d'herbes, arbustes et arbres de toutes sortes, assemblés de la manière la plus complexe, voire désordonnée possible, semblent souhaitables. Elles semblent apprécier tout particulièrement les petites clairières à l'abri du vent. La présence d'un milieu humide à proximité est évidemment un pré-requis à la présence de libellules.  Par contre, il est surprenant de voir le nombre de libellules que l'on peut trouver, même à bonne distance de tout plan d'eau digne de ce nom.


Une oeuvre et un magnifique cadeau de mes amis Nathalie Bussières et Sylvain Ouellette.


Je dédie ce billet à mes parents, des gens extraordinaires qui célèbrent aujourd'hui leur anniversaire de mariage . Merci pour tout!

dimanche 4 août 2013

Libellules de fin d'été (oui, déjà)

Le 31 juillet, j'ai eu le bonheur de faire une excursion avec Raymond Hutchinson, odonatologiste amateur depuis plus de 30 ans. Quand Raymond vous confirme une identification de libellule, ça donne confiance!

Nous avons été, entre autres, dans le marécage forestier de Deschênes (Gatineau, secteur Aylmer), pour rencontrer la population d'Aeschne constrictor (Aeshna constricta) qui s'y trouve. Nous avons vu une dizaine d'adultes en chasse. C'est assez curieux, parce que cette Aeschne de fin d'été n'est pas connue pour aimer les milieux sombres comme cette forêt. Elle est normalement associée aux étangs en milieu ouvert. Et pourtant, elle semble prospérer dans cet habitat: en plus des adultes, nous avons trouvé ici 1 exuvie (sur la Patience verticillée, Rumex verticillatus) et 1 larve immature (dans une mare temporaire grouillante de grenouilles léopard).

L'Aeschne constrictor n'est pas seulement présente dans le marécage forestier. Je l'ai vue le 4 août dans le marais ouvert et les clairières à proximité, toujours en chasse très près du sol et se perchant assez fréquemment dans les herbes. 


Aeschne constrictor (Aeshna constricta) femelle


Les cerques de la femelle


Aeschne constrictor (Aeshna constricta) mâle. J'étais à moins d'un mètre de distance.

Raymond et moi avons également vu plusieurs autres espèces, mais pas en grande quantité. Il paraîtrait que les émergences massives de libellules auraient lieu en juin et en juillet. À la fin de l'été, les libellules seraient plus dispersées dans le temps comme dans l'espace. On devrait s'attendre à les rencontrer une par une, et non plus par dizaines ou centaines. Comme pour donner raison au vieux renard, une Caloptéryx bistrée (Calopteryx maculata) nous a filé sous le nez, alors que nous étions dans une carrière de sable (pas du tout l'endroit où on s'attendrait de voir cette demoiselle de ruisseaux forestiers!)

Liste des libellules vues le 31 juillet dans différents endroits du secteur Aylmer (lac de carrière d'Aylmer Nord et secteur Deschênes):

Caloptéryx bistrée (Calopteryx maculata)
Leste élancé (Lestes rectangularis)
Leste tardif (Lestes congener)
Leste dryade (Lestes dryas)
Leste disjoint (Lestes disjunctus)
Agrion vertical (Ischnura verticalis)
Agrion des scirpes (Enallagma carunculatum)
Agrion enivré (Enallagma ebrium)
Agrion exilé (Enallagma exsulans)
Argie svelte (Argia moesta)
Argie violacée (Argia fumipennis violacea)
Anax précoce (Anax junius)
Aeschne constrictor (Aeshna constricta)
Gomphe épineux (Dromogonphus spinosus)
Lydienne (Plathemis lydia)
Gracieuse (Libellula pulchella)
Mélancolique (Libellula luctuosa)
Célithème indienne (Celithemis elisa)
Érythème des étangs (Erythemis simplicicollis)
Pachydiplax (Pachydiplax longipennis)
Sympétrum intime (Sympetrum internum)
Sympétrum éclaireur (Sympetrum obtrusum)
Sympétrum semi-ambré (Sympetrum semicinctum)
Sympétrum tardif (Sympetrum vicinum)
Gomphe marqué (Stylurus notatus)-exuvies seulement
Épithèque princière (Epitheca princeps)-exuvies seulement

Sympétrum éclaireur (Sympetrum obtrusum) mâle.

Sympétrum tardif (Sympetrum vicinum), femelle immature.


Agrion vertical (Ischnura verticalis), femelle immature.


En terminant, les libellules à surveiller ces temps-ci: toujours selon Raymond, on devrait voir sur la rivière des Outaouais certaines espèces de libellules très habiles au vol plané, comme la Tramée lacérée (Tramea lacerata) et les Pantales (Pantala flavescens et Pantala hymenaea). Ces espèces sont régulièrement observées sur la rive ontarienne de la rivière des Outaouais. Pourquoi pas sur la rive québecoise? Vraisemblablement parce qu'il y a moins d'observateurs de ce côté-ci.

On pourrait aussi voir le Sympétrum bagarreur (Sympetrum corruptum), dont Mark Dennis vient de trouver une population à St-Lazare (voir son blogue Quebec Odonata pour plus de détails), alors que cette espèce avait été vu pour la dernière fois à Breckenridge en...1957! Également à surveiller: on pourrait avoir la chance de voir l'Aeschne majestueuse (Epiaeschna heros) dans les marécages forestiers de Gatineau. Ouf, l'été est loin d'être fini!

vendredi 2 août 2013

Où dorment les libellules?

Habituellement, je fais mes sorties odonatologiques entre 10h et 17h. Cette fois-ci, je suis sortie entre 17h et 19h. J'ai fait une balade le long de la rivière-des-Outaouais, dans le quartier de Deschênes (Gatineau, secteur Aylmer).

J'ai marché dans les herbes et les fougères. Chacun de mes pas faisait décoller une dizaine de libellules. Je m'arrêtais pour les voir se chamailler et écouter les bruits de leurs combats, chocs de minuscules épées sur de minuscules armures. Puis chacun trouvait sa place pour capter, immobile, les derniers rayons du jour.


2 Gracieuses (Libellula pulchella) et 1 Mélancolique (Libellula luctuosa). 3 mâles qui font une trêve. Le combat pourra reprendre demain matin. 


Agrion vertical (Ischnura verticalis) femelle en train de manger une petite collation avant la nuit. J'ai réalisé en feuilletant mes carnets que j'avais rencontré cette espèce lors de toutes mes excursions, et ce à partir du mois de mai, beau temps, mauvais temps, et dans tous les types d'habitats que j'ai visités. 

Erythème des étangs (Erythemis simplicicollis) mâle. Celui-ci multipliait les attaques dans les herbes-dortoirs, justifiant pleinement son nom anglais d''Eastern pondhawk'.

En marchant dans les Osmondes royales, j'ai presque mis le pied sur un petit faon. Il s'est sauvé dans la forêt, zut je lui ai fait peur.

Au moment de mon départ, presque toutes les libellules encore visibles étaient dans les herbes ou les fougères. J'en ai également vu qui montaient vers le haut des arbres. Ne restait en vol au dessus de la rivière que très peu de libellules. J'ai identifié 2 Anax précoces (Anax junius) mâles et une dizaine de libellules non-identifiées, taille moyenne, couleur terne, avec la base des ailes noire. Des Épithèques? J'ai essayé de les attraper au filet. "Ha ha ha" ont-elles dit...

Liste des espèces que j'ai vues (et que j'ai pu identifier) le 30 juillet 2013: 
Agrion enivré (Enallagma ebrium)
Agrion des scirpes (Enallagma carunculatum)
Agrion exilé (Enallagma exsulans)
Agrion civil (Enallagma civile)
Agrion vertical (Ischnura verticalis)
Agrion orangé (Enallagma signatum)
Argie svelte (Argia moesta)
Gomphe épineux (Dromogomphus spinosus)
Gracieuse (Libellula pulchella)
Mélancolique (Libellula luctuosa)
Lydienne (Plathemis lydia)
Erythème des étangs (Erythemis simplicicollis)
Anax précoce (Anax junius)